La remise en question des méthodes d’éducation traditionnelles, la multiplication des informations sur l’éducation, les découvertes scientifiques sur le cerveau et son rôle dans l’apprentissage, la tendance à donner la priorité aux capacités intellectuelles ou au contraire physiques de manière unilatérale, l’introduction des écrans dans nos vies de manière quasi inéluctable et difficilement contrôlable ont rendu la fonction éducative des parents très complexe et, souvent, trouver un équilibre entre autoritarisme et permissivité est un exercice difficile. De plus, l'apparition de troubles jusque là peu connus ou peu étudiés (TDAH, DYS, Handicaps) met les parents dans des situations extrêmement complexes.
Quel rôle pour les parents ?
Il est aujourd'hui très clair que l'environnement de l'enfant joue un rôle déterminant sur son développement et son épanouissement.
L'enfant fait partie intégrante de la famille et les interactions qui s'installent dans la fratrie, entre les parents eux-mêmes, entre l'enfant et les parents et même avec les nourrices ou le personnel de la crèche vont créer suivant les cas un environnement favorable ou défavorable pour l'enfant.
De nos jours, face à toutes les difficultés qui peuvent entraver le bon développement des enfants, les parents ont un rôle déterminant à jouer et il est très clair que traiter la problématique de l’enfant sans soutien pour les parents aura pour conséquence une prise en charge de l’enfant bien plus longue mais aussi moins pérenne. C’est comme si on essayait de construire quelque chose d’un côté pour l'enfant qui soit ensuite détruit totalement ou partiellement par un environnement défavorable.
Comment donner à l’enfant de manière juste le goût de l’effort et de la persévérance? Quelle part donner aux nécessités de la vie (école, participation aux tâches de la maison) ainsi qu’au repos et aux loisirs ?
Depuis plusieurs décennies, grâce au développement des neurosciences, les découvertes sur le cerveau et ses capacités ont provoqué à juste titre une fascination pour l’intellect avec ses possibilités d’apprentissage, d’analyse et de compréhension, cet engouement pour le cerveau et la vulgarisation des découvertes ont cependant donnée lieu à des idées parfois trop stéréotypées, limitées et toutes faites sur les possibilités voire les nécessités impérieuses d’apprentissage en ne laissant qu’une part minime aux centres physiques et émotionnels. Cela crée des enfants pleins d’imagination et d’idées mais sans capacité de se mettre à l’oeuvre.
Or l’enfant qui est un adulte en devenir, si on ne veut pas en faire un adulte capricieux incapable de s’intégrer à la société, de faire un travail de qualité et de s’y tenir, a également besoin
- de développer des capacités physiques pour développer sa force et se mettre en mouvement
- de savoir gérer ses émotions positives ou négatives
- d’apprendre à supporter la frustration, pour dépasser le stade du “j’ai pas envi” et acquérir la capacité à faire des efforts
- d’être capable de partage et d’échanges sociaux pour apprendre à donner et à recevoir
- d’accepter les critiques constructives pour pouvoir s’améliorer tranquillement
Un développement harmonieux et équilibré des centres intellectuel, émotionnel et physique, est un enjeu majeur pour nos enfants.
C’est l’interaction permanente entre ces différents centres qui permet d’appréhender les situations (sentir si elles sont bonnes et sans danger pour nous, les analyser et agir en fonction des nécessités qui se présentent).
Un enfant brillant mais incapable de :
- percevoir l’effet des situations sur lui et sur les autres
- ressentir les émotions de manière adéquate
- se mettre en mouvement pour effectuer les tâches nécessaire à sa vie
est un enfant en grandes difficultés de contact, d'écoute et de partage avec les autres.
Dans une société qui privilégie la réussite grâce l’intelligence, comment faire s'équilibrer cette intelligence avec les centres émotionnels et physiques de l’enfant, comment ne pas en faire un déficient affectif ou un enfant passif?
Comment s’y prendre pour aider nos enfants à grandir de manière équilibrée, qu’il soit brillant ou en difficulté, porteur d’un handicap visible ou non?
Face à toutes ces questions avec une société trépidante en constante évolution, le métier de parents nécessite souvent un véritable apprentissage.
Les besoins des enfants sont précis en fonction de chaque situation et,
- ni la reproduction du schéma d’éducation que nous avons reçu
- ni les schémas éducatifs en opposition avec notre propre éducation
vont être vraiment adaptés aux nouvelles générations.
Comment faire lorsque l'enfant est "différent"?
Haut potentiel ou handicap physique ou mental, la présence d'un enfant un peu trop différent va entrainer des difficultés d'acceptation et de gestion de la vie quotidienne. La nécessité d'une plus grande attention pour l'enfant en difficulté va souvent produire chez les autres membres de la famille l'impression d'être délaissés ou mis à l'écart. La jalousie et/ou un sentiment de culpabilité des autres enfants vont pouvoir générer des comportements inadéquats dans la fratrie.
Concrètement, afin de mettre en place un environnement favorable et durable pour l’amélioration de l’état de l’enfant, un entretien périodique avec les parents d’un enfant qui vient en thérapie va permettre de mettre en place des mesures adaptées à ses nécessités thérapeutiques.
Et, même lorsque l’enfant ou l’adolescent ne souhaite pas faire une thérapie, un travail avec les parents désireux d’aider leur enfant va être productive.
La méthode Fonctionnelle a des outils qui permettent de soutenir les parents dans l’éducation de leurs enfants
- en examinant le fonctionnement de l’enfant dans la famille, avec les parents et les frères et soeurs
- en proposant des aménagements pour rééquilibrer les relations et aider l’enfant à retrouver un comportement et un positionnement adéquat
- en répondant à leurs questionnements
Ce travail va permettre aux parents de prendre du recul sur la situation et de séparer les besoins impératifs des enfants de leur propre inquiétude qui génère parfois des comportements d'attention excessifs ou au contraire insuffisants. Grâce au soutien parental, avec la mise en place progressive d'un cadre spécifiquement adapté à chaque situation, il est possible de réaliser un rééquilibrage familial pour sortir de la culpabilité et aller vers une vie plus sereine.